Starmania, la création de Plamondon, a lancé la carrière de plusieurs artistes dont Martine St-Clair, Jean Leloup, Isabelle Boulay, Bruno Pelletier, Patrick Fiori et Garou.
Né à Saint-Raymond-de-Portneuf, il grandit à la ferme de son père, éleveur de chevaux. Alors qu’il était enfant, sa tante Augustine, organiste à l’église du village, lui apprend le piano et lui fait jouer des rôles dans des opérettes qu’elle monte à la salle paroissiale. Premier de classe à l’école, on l’envoie à douze ans au Séminaire de Québec. C’est lorsqu’il poursuit son cours classique au Collège des Jésuites, durant les années 1960, qu’il découvre la grande chanson française, d’Aznavour à Gainsbourg, tout en dansant sur le rock ’n’roll d’Elvis Presley. Il commence secrètement à écrire des chansons et des pièces de théâtre. Il éprouve à ce moment-là son premier frisson pour le théâtre musical en voyant « l’opéra de Quat’sous » de Bertold Brecht et KurtWeill au Théâtre Capitole.
Plamondon effectue ensuite un bac en pédagogie à l’Université Laval, puis des études de littérature à l’Université de Montréal et d’histoire de l’art à l’École du Louvre à Paris. Il se rend aussi à Madrid et à Rome, puis étudie les langues modernes à Londres (où il est conquis par les Rolling Stones et les Beatles) et à Berlin, où il découvre l’opéra. À New York, il se gave de comédies musicales, puis à San Francisco, il est bouleversé par « Hair », le premier rock musical, provoquant l’étincelle qui l’amènera, dix ans plus tard, à écrire « Starmania », dont la création à Paris sera dirigée par Tom O’Horgan, le célèbre metteur en scène original de « Hair ».
C’est en revenant à Montréal, en 1970, qu’il écrit sa première chanson, Dans ma camaro, sur une musique d’André Gagnon. Interprétée en 1970 par la vedette de l’heure, Steve Fiset, Les chemins d’été déclenche une frénésie estivale et, ayant joué à plus de 25 000 reprises, cette chanson figure maintenant parmi les Classiques SOCAN. Par ailleurs, au cours de sa carrière, Plamondon voit 29 de ses chansons se hisser au rang de Classiques SOCAN, ce qui fait de lui l’artiste canadien le plus honoré à ce chapitre.
Il débute vraiment comme parolier pour la grande diva Monique Leyrac, qui lui apprend le métier. Renée Claude, la star pop de l’époque, l’encourage dans son désir de faire carrière comme parolier. C’est cependant Diane Dufresne à qui il trouvera son interprète fétiche, pour qui il écrira 75 chansons. Il formera avec François Cousineau une équipe d’enfer. Considéré comme le premier parolier rock de la langue française, il est appelé, dans les années 1980 à travailler pour plusieurs vedettes de la chanson populaire, dont Julien Clerc, Catherine Lara, Robert Charlebois, Nanette Workman, Johnny Hallyday, Ginette Reno, Nicole Croisille et Petula Clark. Sa carrière de parolier atteint un sommet en 1992 avec « Dion chante Plamondon », un album hommage que lui consacre Céline. Distribué dans le monde entier, il se vend à deux millions d’exemplaires. L’amour existe encore demeure la chanson préférée de Plamondon parmi toutes celles qu’il a écrites. La carrière de parolier de Luc Plamondon cède peu à peu le pas à celle d’auteur d’œuvres dramatique-musicales.
En plus de « Starmania », il a écrit cinq autres comédies musicales, qui ont toutes été créées à Paris: « Lili Passion »; « La Légende de Jimmy »; « Sand et les Romantiques »; « Cindy »; et, bien sûr, « Notre-Dame de Paris », la comédie musicale qui connaît depuis plusieurs siècles un succès international.
Tous ces spectacles ont lancé, en France comme au Québec, plusieurs carrières de chanteurs et chanteuses, dont Fabienne Thibeault, Daniel Balavoine, Martine St-Clair, Marie Carmen, Jean Leloup, Marie Denise Pelletier, Isabelle Boulay, Bruno Pelletier, Luce Dufault, Natasha St-Pier, Patrick Fiori, Hélène Segara et Garou.
Luc Plamondon a été fait Chevalier de l’Ordre du Québec en 1989, Officier de l’Ordre du Canada en 2002, et a été décoré de la Légion d’Honneur en France en 1994.
Récipiendaire d’un doctorat honorifique ès lettres de l’Université Laval, de la Médaille de la ville de Paris, du Prix du Gouverneur général du Canada, du Prix de la Pléiade pour son rayonnement dans la francophonie et du Prix du français dans la Culture (Québec), il a été le premier Québécois intronisé au Hall of Fame of Canadian Music à Toronto. Il a aussi reçu le World Music Award à Monaco pour le succès mondial de « Notre-Dame de Paris » et le MIDEM Award à Cannes pour sa carrière de parolier, qui lui a aussi valu plusieurs Félix au Québec et Victoires de la musique en France.
Luc Plamondon est aussi reconnu comme un grand défenseur du droit d’auteur et un ardent défenseur de la langue française.
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