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Leonard Cohen

Année de l'intronisation: 2006
Origine: Montréal, Québec
1934-2016
© Photo Credit www.leonardcohen.com

Auteur-compositeur de renom, Cohen a conduit l’honnêteté et l’art sur des sentiers que peu ont emprunté, avec ses images de l’amour, de la beauté et du désespoir.

Avec une carrière exceptionnelle qui s’étend sur plus de quarante ans, Leonard Cohen, véritable monument de la musique canadienne, se distingue comme un des artistes les plus influents de sa génération.

Au cours des périples de sa vie, Cohen s’est imposé à la fois comme poète et célébrité de la chanson. Inspirés par son histoire et ses expériences romantiques, ses rêveries intelligentes et ses dons musicaux ont persisté, quel que soit l’endroit où il a résidé – que ce soit dans le chaos urbain de L.A. et de Montréal, le confort douillet d’une île grecque ou l’isolement austère d’un monastère bouddhiste zen.

Des paroles intenses, des observations spirituelles et un humour subtil se dégagent du corpus impressionnant de son œuvre. Les talents exceptionnels de Cohen pour l’écriture et la musique lui ont valu de nombreux témoignages d’appréciation : le prix du Gouverneur général du Canada pour la poésie, en 1969, qu’il a refusé en déclarant « la poésie elle-même l’interdit absolument », suivi par plusieurs prix Juno, diplômes honorifiques et, en 2003, le titre de Compagnon de l’Ordre du Canada, la plus haute distinction civile pour une réalisation artistique.

Leonard Norman Cohen est né à Montréal le 21 septembre 1934. Il a étudié à l’Université McGill où, à 17 ans, il a formé un trio de musique country-western appelé les Buckskin Boys. Alors qu’il en était encore à ses premières années d’étude, Leonard Cohen s’intégra à la scène bohème de Montréal, en plein bourgeonnement, et publia son premier recueil de poèmes (Let Us Compare Mythologies) en 1956. Le second recueil, Spice Box of Earth (1961), lui valut une reconnaissance internationale.

Après un bref passage à l’Université Columbia, à New York, Cohen parcourut l’Europe et s’installa sur l’île d’Hydra, en Grèce, où il écrivit un autre recueil (Flowers for Hitler, 1964) et deux nouvelles, The Favourite Game, 1963 et Beautiful Losers, 1966. Ces livres ont été traduits dans presque toutes les langues, dont le chinois et le japonais.

Après avoir passé sept ans sur l’île d’Hydra, l’esprit infatigable de Cohen le ramena aux États-Unis, où il poursuivit sa carrière en tant qu’auteur-compositeur. Poussé par l’auteure-compositrice-interprète Judy Collins, Cohen apparut au Festival Folk de Newport, en 1967, où il fut remarqué par le célèbre chasseur de talents de Columbia, John Hammond (qui a également découvert Billie Holiday, Bob Dylan et Bruce Springsteen pour cette maison de disques) et, dès Noël de la même année, Columbia lança son premier album, The Songs of Leonard Cohen.

Des chansons comme Suzanne, toujours aussi aimée, et Hey, That’s No Way to Say Goodbye, So Long, Marianne, et Sisters of Mercy propulsèrent Cohen au sommet du panthéon de la musique pop. Ses chansons eurent un tel impact que le film de Robert Altman de 1971, McCabe and Mrs. Miller, devint en réalité une sorte de clip vidéo long métrage pour la bande sonore de Cohen.

Songs From a Room (1969), son deuxième album, et Songs of Love and Hate (1971) imposèrent encore davantage Cohen comme une sentinelle de la solitude. Avec Bird On a Wire, The Story of Isaac, Joan of Arc et Famous Blue Raincoat, il continua d’élargir les frontières du paysage lyrique de son temps.

Cohen poursuivit son analyse des relations homme-femme avec Recent Songs (1979), un disque co-produit avec Henry Lewy (qui a déjà travaillé avec Joni Mitchell), mais qui reflèta aussi ses explorations du monde religieux. Various Positions (1984) marqua l’épanouissement de ces incursions dans la sphère spirituelle. Des chansons telles que Hallelujah, The Law, Heart With No Companion et If It Be Your Will, sont des psaumes contemporains, issus d’une odyssée spirituelle longue et difficile, à tel point qu’à son aboutissement, Cohen en fut – selon ses propres mots – « lessivé ». I’m Your Man (1988) fut le point culminant de la réintégration professionnelle et personnelle de Cohen, une œuvre magnifiquement travaillée qui exprime avec éloquence son expérience de vétéran de la musique. Porté par des chansons devenues désormais classiques comme First We Take Manhattan, Tower of Song, et Ain’t No Cure For Love, l’album se classa au 1er rang dans plusieurs pays.

Malgré de longues intervalles entre ses albums, la musique de Cohen est demeurée sur les ondes grâce aux interprétations de nombreux artistes, tels que Neil Diamond, Nick Cave, Diana Ross, Joan Baez, Rita Coolidge et Joe Cocker. Sa collègue musicienne, Jennifer Warnes, lança en 1986 un album entier consacré à l’œuvre de Cohen.

En 1992, de nombreux artistes contemporains collaborèrent à un hommage à Leonard Cohen. C’est Christian Fevret, éditeur du magazine rock français Les Inrockuptibles qui eut l’idée de I’m Your Fan (1991). Conçu au départ pour être lancé sur la petite étiquette du magazine, Oscar, le projet fit boule de neige, regroupant 18 chansons et paraissant sur Atlantic, avec des musiciens réputés comme REM, John Cale, Nick Cave, Ian McCulloch, The Pixies, House of Love et Lloyd Cole. Un autre hommage, Tower of Song (1995), présenta des interprétations de chansons de Cohen par des artistes encore plus connus, tels que Billy Joel, Sting, Elton John, Willie Nelson et Bono.

L’année 1992 fut celle de son onzième album, The Future, une sorte d’étonnant documentaire qui sied à la culture du malaise. Il fut suivi en 1993 par la tournée Future, puis Leonard Cohen se retira de la vie publique et vécut quelques années au Zen Center du Mount Baldy, en Californie du Sud.

En janvier 1999, Cohen descendit de sa montagne, armé de centaines de nouvelles chansons et de nouveaux poèmes. Il s’établit à Los Angeles où il fit paraître deux disques, dont un album live intitulé Field Commander Cohen – Tour of 1979 et, en octobre, après neuf ans, le séduisant Ten New Songs. Après un si long silence, la force de son nouvel album en studio se démarqua de tout le reste par l’unicité de son ton et des chansons qui s’enchaînèrent les unes aux autres dans une intensité à la fois grave et soutenue. En 2002, un bon nombre de ses meilleures chansons furent réenregistrées en format numérique et publiées sur le DC double The Essential Leonard Cohen.

En 2004, Cohen revint avec Dear Heather, produit avec ses collaboratrices et interprètes Sharon Robinson et Anjani Thomas. Ce recueil de chansons diversifiées sur le plan musical sembla célébrer la beauté du monde vers lequel il revint par un jaillissement lyrique et de splendides arrangements musicaux.

Véritable icône lyrique dont les essais et musiques ont conduit à travers une odyssée d’espoir, de conflit et d’amour, Leonard Cohen nous a mené dans un havre et notre monde s’est enrichi de ce voyage.

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Leonard Cohen est intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC)
Leonard Cohen est intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens (PACC) par Adrienne Clarkson en 2006.
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