Herbert Samuel Berliner a révolutionné l’industrie de l’enregistrement sonore au Canada en permettant aux artistes canadiens de produire et d’enregistrer des disques dans leur propre pays.
Grand innovateur tout au long de sa vie, il était déterminé à réaliser des enregistrements de la meilleure qualité sonore possible et travailla sans relâche à l’élaboration de nouvelles méthodes pour presser des disques.
Herbert S. Berliner commença sa carrière en travaillant pour son père, Emile Berliner, inventeur du gramophone, dans l’entreprise familiale de la Berliner Gram-o-Phone Company. En 1909, il fut nommé vice-président et directeur général de l’entreprise et, en 1916, par le biais de sa filiale nommée His Master’s Voice, il lança une série de disques anglophones, HMV 216000, bientôt suivis d’une série francophone, HMV 263000, faisant la promotion des artistes canadiens. En avril 1921, Herbert quitta la Berliner Gram-o-Phone Company et, accompagné de quelques collègues, commença à travailler en tant que président de Compo, une société qu’il avait fondée en 1918. Compo devait devenir la première entreprise indépendante de pressage de disques au Canada, rivalisant avec la Berliner Gram-o-phone Company.
L’histoire de Compo est, avant tout, celle d’Herbert Samuel Berliner. Il s’intéressa à l’enregistrement électrique depuis le début des années 1920 et fut le premier au Canada à produire des disques enregistrés au moyen de cette méthode, bien avant Columbia et Victor, les leaders de l’industrie américaine de l’époque. Dès 1929, il produisit des enregistrements expérimentaux tournant à 33 1/3 tours/minute.
La fascination qu’exerçait Berliner sur la diffusion radiophonique de sons enregistrés, ce qu’évitaient soigneusement les autres étiquettes de disque, le conduisit non seulement à produire des transcriptions pour la radio mais aussi des disques faits de matières plastiques au lieu de l’habituelle gomme laque, fragile et cassante et ce, bien avant que les étiquettes américaines ne s’y risquent. Ces enregistrements de 1924, réalisés par des moyens électriques à l’aide de microphones, étaient de loin supérieurs au son acoustique utilisé depuis le jour de l’invention de son père, en 1887. Compo fut l’une des deux seules maisons de disques canadiennes à survivre à la crise économique de 1929 grâce à la clairvoyance de son président, qui avait diversifié les activités de son entreprise en fabriquant des cylindres de dictaphone et en distribuant des transcriptions de diffusions radiophoniques.
La première étiquette de Compo, Sun, créée à Toronto en mai 1921, fut remplacée en septembre de la même année par Apex, une étiquette qui demeura active pendant plus de 50 ans sous le contrôle d’une série d’entreprises. Compo créa plusieurs autres étiquettes, dont Domino, Microphone, Sterling et Lucky Strike.
La liste des interprètes canadiens de Compo, dont bon nombre devinrent de véritables idoles, comprenait entre autres Rex Battle, J.R. Dubois, Paul Dufault et Ruthven H. McDonald. Parmi les artistes ayant enregistré chez Apex, il faut citer Willie Eckstein, Vera Guilaroff, Léo Le Sieur, Don Messer and His Islanders et le Andy Tripaldi Orchestra.
Herbert Berliner avait presque 70 ans lorsqu’il vendit Compo à Decca en 1951. Il demeura président de Compo Company sous l’étiquette Decca jusqu’à sa mort, en 1966.
NOTRE INFOLETTRE
Abonnez-vous à notre infolettre pour des mises à jour exclusives sur les nouvelles intronisations et les cérémonies à venir.