Fille du vent et d’Acadie, héritière d’une tradition orale dont elle est fière, Édith Butler s’est fait ethnologue pour conserver vivante la mémoire de son peuple. Pionnière et ambassadrice incontestée de sa culture et de ses traditions elle fait revivre les personnages de son pays, colorés, chaleureux et remplis de cette joie de vivre propre aux Acadiens.À la fois chanteuse, musicienne et conteuse, Édith Butler, l’acadienne de choc, « nous livre un visage du monde que sans elle nous n’aurions pas connu.¨ (Antonine Maillet)
Depuis ses débuts en 1964, Édith Butler chante sur toutes les scènes du monde la culture et l’histoire de l’Acadie. Née à Paquetville le 27 juillet 1942, Édith Butler fait des études primaires et secondaires à Paquetville, obtient un bac es-arts de l’Université de Moncton et compléte une licence de lettres à l’Université Laval de Québec. Après avoir enseigné deux ans en Acadie, elle se fait d’abord fait connaître dans la région grâce à des émissions de radio telles « En montant la rivière » et « Au chant de l’Alouette », puis, remarquée les producteurs de CBC, elle devient une invitée régulière de l’émission « Sing Along Jubilee » aux côtés de John Allan Cameron et de Anne Murray.
Au milieu des années soixante, elle s’illustre sur la scène des Festivals Folks au Canada et aux Etats-Unis aux côtés de Bob Dylan, Joni Mitchell, et Pete Seeger. 1967, marque un tournant majeur dans sa carrière alors qu’elle est la figure de proue du film de Léonard Forest ¨Les Acadiens de la Dispersion¨ En 1970, Édith Butler représente le Canada à l’Exposition Universelle d’Osaka au Japon où elle donne des centaines de spectacles. Elle y chante pour l’Empereur Hiro Hito et te maire d’Osaka lui remet les clés de la ville.. Viennent ensuite des tournées en Irlande, en Angleterre et aux États-Unis.
L’année 1973 marquera les débuts de sa carrière au Québec grâce à un premier album chez Columbia intitulé ¨Avant d’être Dépaysée¨ et sa rencontre avec l’imprésario Lise Aubut. La Place des Arts de Montréal est dès 1974 son premier tremplin en sol québécois. En 1977, lors du 25e anniversaire de la télévision de Radio-Canada, son éblouissante performance télédiffusée en direct à partir du Colisée de Moncton lui obtient une reconnaissance nationale.
En France, après un passage très remarqué au Printemps de Bourges, elle reçoit le prix de l’Académie Charles Cros pour son album « Je m’appelle Édith » en 1981. La même année, elle est à l’affiche du Théâtre de la Ville de Paris pendant deux semaines puis pour une période de trois semaines en 1983. Invitée des grandes émissions de télévision du « Grand Échiquier de Jacques Chancel au « Champs Élysées » de Michel Drucker, elle conquiert le public de la mythique salle de l’Olympia de Paris en 1985 et en 1986.
Le Québec pour sa part lui décerne le FÉLIX du meilleur spectacle sur scène pour « Un Million de Fois je t’aime », le FÉLIX de l’artiste s’étant le plus illustré hors-Québec, et le FÉLIX de la meilleure vente d’albums pour « Le Party d’Édith ».
Le Canada anglais lui octroie à Toronto le « NELLIE AWARD » de la meilleure performance radiophonique en langue anglaise pour son apport à l’émission de Peter Gzowski.
Surnommée « Mère Acadie », et « Mère de la musique acadienne », Édith Butler marie le folklore acadien et la tradition populaire à ses propres compositions. Sa chanson hommage à son village natal, « Paquetville » est intronisée en 2007 au Panthéon des Auteurs et des Compositeurs.
Poste Canada émet un timbre-poste à son effigie en 2009 et elle reçoit la même année le « Prix du Gouverneur Général du Canada pour les Arts de la Scène. » En 2011, Édith Butler entre au dictionnaire Robert Dixel. Et en 2014, les Éditions de l’Homme publient sa biographie intitulée « La fille de Paquetville ».
À l’occasion de ses 50 ans de carrière, la télévision lui consacre deux documentaires dont les titres illustrent bien sa personnalité : « Aimer la vie » et « Édith, authentique ».
Ses albums sont également rcompensés par le Grand Prix de l’Académie Charles Cros . deux disques de platine et cinq disques d’or. Engagés, traditionnels ou festifs, chacun révèle une part de son univers. Depuis « Avant d’être dépaysée » en passant par « Je m’appelle Édith », « Un million de fois je t’aime » ou le magnifique « Madame Butlerfly » réalisé à Paris par Catherine Lara jusqu’au plus récent « Le Retour », ses chansons qu’elles soient traditionnelles ou ses propres créations portent sa marque autant que celle de son Acadie. « Et c’est le miracle d’Édith. Chez elle, vous ne saurez jamais très bien distinguer le cru de l’héritage. Car elle croit, comme moi, qu’elle était déjà là, enfouie dans le ventre de l’aïeule ou dans les gênes des aieux, quand le monde a transmis au pays son héritage. Par conséquent, tout le patrimoine national est le sien. C’est presque dire que l’Acadie, c’est elle. » (Antonine Maillet).
Édith Butler, est officier de l’Ordre du Canada, Chevalier de l’Ordre National du Mérite de la Culture Française, Chevalier de l’ordre des Francophones d’Amérique, Chevalier de l’Ordre de la Pléiade., et chevalier des Arts et des Lettres de la République Française
Elle sera, le 23 août 2019, intronisée au Panthéon des Auteurs et des Compositeurs du Canada pour l’ensemble de son œuvre.
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