Le groupe folk rock Kensington Market compte parmi les groupes canadiens à succès qui sont issus de la scène musicale de Yorkville, à Toronto, et il a été mis sur pied par Bernie Finkelstein qui fondera plus tard True North Records. Kensington Market a d’abord lancé I Would Be The One, une pièce folk rock progressive en tonalité mineure écrite par le guitariste Keith McKie, en 1967. La pièce était un judicieux et innovant amalgame des Beatles et de Jefferson Airplane. Elle ne s’est pas inscrite au palmarès, mais dans la foulée du succès de la pièce Mr. John, le groupe a été mis sous contrat par la prestigieuse maison de disques Warner Brothers.
En février 1968, les membres de Kensington Market se sont rendus au studio Century Sound de New York pour y enregistrer leur premier album pour Warner, « Avenue Road » (WS 1754) en compagnie du producteur très demandé Felix Pappalardi qui a notamment travaillé avec le super groupe britannique Cream. Pappalardi a recommandé le réenregistrement de I Would Be The One à un tempo plus lent et en y ajoutant des arrangements de cuivres aux accents espagnols.
Ce nouveau 45 tours (Warner Bros. Seven Arts Records 7221) — avec Speaking of Dreams sur la face B — était chanté par McKie. Il est paru en juillet 1968 et est devenu le premier grand succès de Kensington Market. L’influente station de radio CHUM a fait de I Would Be The One l’un des ses « Hot New Hits » et la pièce est montée jusqu’en 18e position le 22 juillet, tandis que la semaine précédente, Born To Be Wild, un succès écrit par un autre membre du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, culminait en première position.
L’album « Avenue Road » a été encensé par la critique dans le « Globe and Mail », le « The Toronto Star », le magazine « Hit Parader » et le magazine « Time ». Le magazine « Maclean’s » écrivait pour sa part que « ce groupe canadien qui a travaillé avec ardeur dans les cafés de Yorkville pendant deux ans nous revient avec une proposition rock très disciplinée... des cordes et des cuivres comblent les espaces vides et créent un tout très léché. »
Le compositeur McKie admet volontiers que la consommation de drogue a joué un rôle dans le son progressif du groupe. « Le monde était un endroit psychédélique à l’époque. Les gens expérimentaient avec toutes sortes de substances afin de découvrir s’ils arrivaient à un nouvel état d’esprit... Ça s’est reflété dans nos compositions et nos enregistrements. »
Au Canada, le simple a trôné au somment du palmarès RPM des contenus canadiens pendant deux semaines en septembre, surpassant les Irish Rovers, Andy Kim et les Stampeders, et elle est montée jusqu’en 59e position sur le Top 100 de RPM.
Le magazine « Cash Box » a dit de Kensington Market qu’il était « le meilleur groupe de rock progressif du Canada », poursuivant en écrivant que « le quintette est dans une forme remarquable sur I Would Be The One ».
McKie explique ainsi la popularité du groupe : « Quand on chante ensemble, il y a quelque chose d’extatique. Il se passe quelque chose de spécial. »
Le succès du simple a ouvert au groupe la porte de l’exposition nationale canadienne, du festival Mariposa, du festival pop de Toronto en plus de leur permettre de jouer à New York, San Francisco, Chicago, Détroit et Boston. Ils ont assuré la première partie de Jefferson Airplane lors du passage du groupe à Hamilton en juillet 1968 pour ensuite enregistrer un second album intitulé « Aardvark » puis se dissoudre en 1969.
Le guitariste Keith McKie est né en Angleterre en 1947 et sa famille s’est installée à Sault-Ste-Marie quand il avait six ans. Influencé par les Beatles, Laura Nyro et Ray Charles, il a fait partie du groupe The Vendettas avant de se joindre à Kensington Market. McKie a également écrit des chansons pour Ian & Sylvia et The Mandala. En tant qu’artiste solo, il a lancé l’album « Rumors at the News-stand » en 1981.
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