The Guess Who, qui était à l’époque un des plus importants groupes rock au monde, l’a jouée lors d’un gala, le 1er juillet 1970, dont le distingué auditoire comptait notamment en ses rangs le président américain Richard Nixon ainsi que le Prince Charles.
D’abord lancé en 45 tours sur étiquette Nimbus 9 Records au Canada et sur RCA Victor aux États-Unis (0367), Hand Me Down World a été réalisée par Jack Richardson (qui est ensuite devenu le producteur attitré du groupe) et était le simple qui fut lancé dans la foulé de l’immense succès #1 des Guess Who, American Woman. On retrouvait la pièce Runnin’ Down the Street sur la face B.
Hand Me Down World a ensuite figuré sur l’album « Share The Land » lancé par The Guess Who en 1970 (LSP 4359), le premier album du groupe après le départ de Randy Bachman. Ce dernier a été remplacé par un autre winnipégois, Kurt Winter, qui est arrivé avec la chanson Hand Me Down World déjà écrite dans ses poches.
Le simple et l’album ont tous deux été certifiés Or. Hand Me Down World a passé deux mois sur le palmarès des simples de Billboard et a atteint la 17e position en août 1970, tandis que « Share the Land » a atteint la 14e position et est demeuré sur les palmarès pendant 25 semaines. Au Canada, Hand Me Down World est montée jusqu’en 3e position du palmarès CHUM en août et en 10e position du Top 100 des simples de RPM le mois suivant, tandis que le Top 50 Canadien de RPM l’a accueillie dans le top 10 pendant plusieurs semaines.
The Guess Who ont ainsi gagné le prix JUNO du Meilleur groupe vocal ou instrumental de l’année en 1970 et 1971, tandis que le simple leur a valu un Certificat d’honneur de BMI Canada en 1971. La pièce a explosé sur la scène internationale lorsque le groupe l’a jouée à l’émission de Johnny Cash, prestation durant laquelle un immense drapeau du Canada enveloppait le clavier de Cummings.
Hand Me Down World était une chanson protestataire à une époque où il y avait tant de choses contre lesquelles protester ; on y traite de l’environnement (« Anybody here see the sky weeping tears for the ocean », librement : ne voyez-vous pas le ciel verser des larmes pour l’océan), la guerre au Vietnam et les mœurs sociales contraignantes. Comme Burton Cummings l’a un jour expliqué au journaliste Bob Mersereau, « nous devions trouver une chanson à lancer après le succès de American Woman… On voulait à tout prix éviter de perdre la lancée sur laquelle nous étions. Les paroles de Hand Me Down World sont de la même trempe que American Woman, un cri du cœur pour dire au monde de se réveiller. »
Et c’est bien ce que la chanson a fait, de son introduction où la batterie imite le son de pieds qui courent (peut-être dans les vieux souliers que le chanteur rejette dans les paroles de la chanson) jusqu’aux dernières lignes où l’on découvre toute la flexibilité vocale de Cummings. Les paroles de Winter, toujours d’actualité, donnent voix aux éternelles frustrations d’une jeunesse à la conscience sociale aiguisée qui s’insurge contre la plaisance de la génération précédente qui ne se soucie plus des problèmes qui affligent la société.
The Guess Who a inclus Hand Me Down World sur plusieurs « best of » et autres anthologies, ainsi que sur un album « live » paru en 2000 et intitulé « Running Back Thru Canada ». Le groupe l’a également interprétée dans une émission spéciale canadienne diffusée en 1978. Au fil des ans, elle a été interprétée par le groupe, en duo par Bachman et Cummings ainsi que par Cummings en solo. The Guess Who l’a bien entendu interprétée d’innombrables fois sur scène, mais notamment lors d’un concert caritatif au célèbre El Mocambo, à Toronto.
Le titre de la pièce est également le titre du livre « Hand Me Down World: The Canadian Pop-Rock Paradox » de Greg Potter.
Kurt Winter (1946-1997), de Winnipeg, au Manitoba, a joué avec plusieurs groupes dans les années 60 avant de se joindre aux Guess Who en tant que guitariste solo de 1970 à 1974. Il a également fait partie du groupe durant la période de Jim Kale, soit de 1977 à 1979. Winter est l’auteur ou le coauteur — avec Cummings et d’autres — de plusieurs chansons devenues des Classiques SOCAN : Rain Dance, Runnin’ Back to Saskatoon, Follow Your Daughter Home et Clap for the Wolfman.
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