Claude Léveillée est revenu de son séjour en France avec Edith Piaf à l’automne de 1960. Il devient directeur artistique de la boîte à chansons Le Chat noir à Montréal et enregistre les chansons de son premier album à l’automne de 1961. Mais Léveillée est un compositeur très prolifique. Il a constamment des idées de chansons et de lignes musicales qui tournent dans sa tête. Il y avait à cette époque rue Ste-Catherine à Montréal un magasin de disques, l’International Music Store, qui louait à l’heure l’utilisation de piano. Léveillée avait justement une chanson qui était prête à naître. Cette chanson était dédiée à son frère Jean et parlait de la vie de famille lorsqu’ils étaient jeunes et qu’ ”autour de la table, ça riait, discutait pendant qu’maman nous servait”. À la fin de l’heure, la chanson était terminée. Mais quelque chose accrochait dans la métrique: Jean ne comportait qu’une seule syllabe et idéalement, la ligne musicale en avait besoin de trois. C’est ainsi que Léveillée rebaptisa son frère Frédéric (comme dans Frédéric Chopin).

Frédéric fera partie du deuxième album québécois de Léveillée lancé en 1963. Mais entretemps, la chanson est parue en France et en Belgique et connait un grand succès. Léveillée retourne y donner des spectacles et les journaux en Belgique l’appellent ”Frédéric”.
Claude Léveillée fut un compositeur extrêmement prolifique. Chansons pour ses très nombreux albums, musique instrumentale, musique pour des comédies musicales, pour la télévision, le cinéma, la scène, chansons pour d’autres artistes, et ce, sur une période de plus de 40 ans. Mais dans toute cette brillante production, Frédéric demeure la chanson qui revient spontanément dans l’esprit collectif.