par Adam Waxman
C’était un secret. C’est devenu une légende. Un soir de 1977, le plus grand groupe du monde allait jouer dans le club le plus cool. L’hôte de la soirée avait peine à contenir son excitation lorsqu’il a pris le micro pour annoncer l’arrivée sur scène du groupe qui, sur la marquise, s’appelait « The Cockroaches », mais qu’il a dit : « veuillez accueillir au El Mocambo, à Toronto et au Canada les Rolling Stones! » Et ils ont mis le feu à la place, bien entendu.
Quarante-cinq ans plus tard, Live at the El Mocambo a enfin été lancé officiellement, au grand bonheur des fans du groupe et des férus de rock « n’ roll. Entre-temps, cette salle de concert légendaire a rouvert ses portes après avoir subi une transformation radicale qui redéfinit l’expérience de la musique en direct tant pour les artistes que pour les spectateurs.
L’établissement a ouvert ses portes en 1948 et ce fut une salle prisée des orchestres swing durant toutes les années 50. C’est toutefois durant l’apogée du rock et du glam, dans les années 70 et 80 que l’établissement atteindra, lui aussi, son apogée. Des groupes et artistes solos comme les Stones, Blondie, U2, Duran Duran, Buddy Rich, Stevie Ray Vaughn et Elvis Costello ont rodé leurs spectacles sur cette scène incontournable lors de leur passage à Toronto. C’était inhabituel pour un club de cette taille d’avoir autant d’importance pour de tels artistes, mais il avait quelque chose de particulier : une intimité, cette magie qui peut s’établir entre un artiste et son public. Groupes émergents et mégavedettes y trouvaient tous cette magie.
Mais en 2014, le Elmo avait besoin d’un peu d’amour. Michael Wekerle, financier et philanthrope torontois de renom, a annoncé qu’il allait l’acheter et le restaurer, tout en promettant de nous épater. Wekerle a entrepris de faire évoluer l’Elmo pour qu’il réponde aux exigences modernes : des scènes plus grandes et plus visibles pour les spectateurs, une sonorisation et un éclairage de classe mondiale, des installations de diffusion avec trois zones de captation distinctes, un équipement audio et vidéo et des salles de contrôle de pointe, et la possibilité de capturer, d’enregistrer et de diffuser en direct du contenu haute résolution pour un auditoire mondial.
Wekerle comprend très bien l’importance de tout cela pour Toronto. « C’est une véritable institution pour notre ville », m’explique-t-il. « Je veux contribuer à sa renaissance. » Sa vision – « keep live alive », que l’on peut traduire librement par « garder le spectacle vivant » – est brillante. L’espace peut accueillir 450 personnes à l’étage et 300 au rez-de-chaussée. « Du point de vue économique, l’important est de pouvoir utiliser toutes les autres installations de production. Pour fonctionner également pendant la journée, que ce soit pour la production en studio qui a à voir avec la musique ou les arts ou la télévision, il faut que ce soit une installation de production. »
« C’est un studio de production. L’utiliser en tant que tel pour la suite des choses sera la clé pour le El Mocambo. Le premier plancher offrira une atmosphère “secrète” avec ce côté véritablement indie. Le deuxième plancher, quant à lui, aura plutôt une atmosphère de club exclusif. C’est donc le plan à long terme, et pour l’instant nous devons nous assurer que nous avons le talent, la longévité et les partenariats nécessaires pour aller de l’avant. »
Laundry Design Works a été chargée de la conception du nouvel intérieur et de l’extérieur. Les clients auront droit à une toute nouvelle expérience partout dans l’établissement qui incorpore également sa riche histoire ainsi que tous les bénéfices de la haute technologie tant au niveau du son que du confort. Le système de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) a été bonifié pour assurer un flux d’air maximal et des conditions plus saines, sans parler de vingt-huit stations de désinfection des mains parmi de nombreuses autres procédures sanitaires.
Et la restauration! Qui de mieux pour concevoir le menu que le célèbre chef Mark McEwan? Une sélection d’amuse-gueules Start Me Up et de desserts Sticky Fingers accompagne les stations de restauration et les menus du dîner qui comprennent le burger de surlonge El Mocambo, les nachos à l’agneau, le sandwich grillé au fromage Monterey Jack et au bacon de sanglier et les raviolis de queue de bœuf braisée. Monterey Jack Grilled Cheese and a Braised Oxtail Ravioli.
Tout ce qu’il manque, maintenant, c’est le soutien de la communauté, car on sait tous que les trois dernières années ont été très longues. « La clé pour la réouverture, c’est de s’assurer qu’on présente des spectacles sans arrêt. » Toujours tourné vers l’avenir, Wekerle ajoute : « quant à la diffusion en continu, ça va dépendre d’où on en est, technologiquement, dans dix ans ». Il y a plein de médias. TikTok est devenu un incontournable pour s’exprimer et il y a aussi l’intérêt marqué pour les baladodiffusions. On va devoir se réinventer, comme tout le monde. N’empêche, on a toujours été très optimistes. »
Notre façon d’aller voir un concert a changé. C’est n’est plus simplement une question d’aller assister à la prestation d’un groupe. On veut une expérience VIP, un certain degré de proximité avec le groupe et une qualité sonore aussi élevée que la qualité de l’air. On veut le ressentir. Et il en va de même pour ces groupes : ils veulent la meilleure scène possible pour leurs captations en direct. Puis, un beau soir, on se retrouve au El Mocambo et on réalise que c’est ici que ça se passe. Bref, tout comme le dit l’enseigne : « I’m at the f*cking Elmo ».
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